Après des mois d’attente et de reports, Gérard Depardieu, l’une des figures les plus emblématiques du cinéma français, comparaît enfin devant le tribunal correctionnel de Paris ce lundi 24 mars. L’acteur de 76 ans est accusé d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel et d’outrages sexistes par deux femmes ayant travaillé avec lui sur le tournage du film “Les Volets Verts” en 2021. Une affaire qui soulève de nombreuses questions sur la place des victimes et la responsabilité des célébrités.
Les faits reprochés : Un tournage sous tension
Les accusations contre Depardieu remontent à 2021, lors du tournage du film de Jean Becker. Deux femmes, Amélie, 54 ans, décoratrice, et Sarah (prénom modifié), 34 ans, assistante réalisatrice, ont porté plainte contre l’acteur. Selon leurs témoignages, Depardieu aurait tenu des propos graveleux et commis des gestes déplacés à leur égard.
Amélie raconte que l’acteur l’aurait “attrapée avec brutalité”, l’aurait “bloquée avec ses jambes” et l’aurait touchée de manière inappropriée. Elle décrit également des “propos obscènes” répétés, créant un climat de travail insupportable. Sarah, de son côté, partage des expériences similaires, dénonçant un comportement “inacceptable” de la part de l’acteur.
Un procès reporté pour raisons de santé
Initialement prévu en octobre 2024, le procès avait été reporté en raison de l’état de santé de Depardieu. Son avocat avait invoqué un quadruple pontage coronarien et un diabète aggravé par le stress. Cependant, après une expertise médicale, l’acteur a été jugé apte à comparaître, à condition que les audiences ne dépassent pas six heures par jour, avec des pauses adaptées.
“Des accusations mensongères”, selon la défense
Gérard Depardieu conteste fermement les accusations portées contre lui. Son avocat, Me Jérémie Assous, affirme que son client est victime d’“accusations mensongères” et souhaite “dire sa vérité” devant la justice. Depardieu est également mis en examen dans une autre affaire pour viols et agressions sexuelles, suite à la plainte de la comédienne Charlotte Arnould en 2020.
L’actrice Anouk Grinberg, présente sur le tournage des “Volets Verts”, a quant à elle dénoncé un “comportement inacceptable” de la part de Depardieu, affirmant que “les producteurs qui l’engagent savent qu’ils engagent un agresseur”.
Une série d’accusations depuis 2018
Depuis la plainte initiale de Charlotte Arnould en 2018, une vingtaine de femmes ont témoigné publiquement ou déposé plainte contre Gérard Depardieu. Plusieurs procédures ont été classées sans suite en raison de la prescription, mais les accusations continuent de s’accumuler. Parmi elles, celles de la comédienne Hélène Darras pour une agression présumée en 2007, ou encore celle de la journaliste Ruth Baza pour un viol présumé en 1995.
Une figure clivante du cinéma français
Adulé par certains pour son talent, décrié par d’autres pour son comportement, Gérard Depardieu reste une figure clivante du cinéma français. En décembre dernier, Emmanuel Macron avait suscité la polémique en qualifiant l’acteur de “victime d’une chasse à l’homme”, après la diffusion d’un reportage accablant dans Complément d’Enquête. Ce documentaire montrait Depardieu tenant des propos misogynes et à connotation sexuelle, y compris envers une fillette.
En réaction, plusieurs institutions ont pris leurs distances avec l’acteur : radiation de l’Ordre national du Québec, retrait de sa statue au musée Grévin, et suppression de plusieurs titres honorifiques. Alors qu’une soixantaine de célébrités ont signé une tribune de soutien, plus de 8.000 artistes ont répondu par une contre-tribune, dénonçant son comportement.
Conclusion
Le procès de Gérard Depardieu marque un tournant dans l’affaire qui secoue le cinéma français depuis plusieurs années. Entre accusations graves et défense acharnée, cette affaire soulève des questions essentielles sur la responsabilité des célébrités et la protection des victimes. Et vous, que pensez-vous de cette affaire ?
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